Racisme trop ordinaire

Rébecca Chaillon est une artiste dramatique. Elle a écrit et mis en scène Carte noire nommée désir, une pièce qui interroge la place des femmes afrodescendantes dans la société française. Elle a bénéficié d’un large exposition lors de son passage au festival d’Avignon. Il faut préciser que Rebecca Chaillon est une artiste noire et queer. Il n’en a pas fallu beaucoup plus pour qu’elle soit la cible d’une campagne de cyber-harcèlement. Sept personnes ont été jugées pour les propos racistes. C’est assez rare pour être mentionné.

Il faut lire le compte rendu du procès qu’en fait Libération pour prendre la mesure du racisme décomplexé qui s’est installé en France. Tous les prévenus reconnaissent leur propos et quasi aucun ne les regrette. Seul un prévenu a exprimé des regrets sans pour autant présenter ses excuses à Madame Chaillon. Bien sûr aucun d’entre eux n’avait vu la pièce.

Morceaux choisis :

Ça finit en douceur : la peau des corps de ces pseudo-artistes va nous servir de tapis pour marcher sans salir nos semelles ! (Vous avez vu comment j’appelle au mEuxtre sans attirer l’attention de facedebouk)

Elle a dû oublier que mon grand-père fouettait le sien sur un champ de coton.» «Regroupez-moi tout ça en Afrique, ça rien a faire en France.

Ces blacks racistes qui n’aiment pas les blancs, qui aiment les prestations sociales, foutez-moi toute cette merde en dehors de mon pays.

Ces malades haineuses et racistes ont une nationalité de trop.

Le procureur a requis un an d’inéligibilité pour tous les prévenus ainsi que des amendes et des peines de prison différenciées assorties de sursis. Le délibéré est attendu le 16 décembre 2025.

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